Posted by Africa Cities -
November 29, 2019 -
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Birkelane (ou Birkilane) est une localité et une commune du Sénégal, située dans le département de Birkelane et la région de Kaffrine, à environ 30 km de la ville de Kaolack.Drapeau du Sénégal
Région Kaffrine
Département Birkelane
Population 6 730 hab. (2008)
Coordonnées 14° 09′ 00″ nord, 15° 45′ 00″ ouest
Altitude 45 mBirkelane [archive] est créée aux environs des années 1850 par un Sérère du nom de Boure Koulemane Dione, qui habitait au nord-est du Sénégal. Après sa mort, El hadji Ibrahima Mbodji, puis El hadji silmang Ndour, lui succédèrent comme chef du village. En 1939,Thiendella N’guénar Fall est issu des familles royales les plus illustres du Cayor-Baol et du Sine-Saloum. Son père Bour Diokoul Sidy Fall descend de Mawa, lui-même fils de Damel Teigne Birima Fatma Thioub, dont les autres fils non moins illustres, sont le Damel-Teigne Macodou et Thialao Sambou. La mère de Thiendella, Nguénar Ndianko Ndiémé Ndao, descend du Bour Saloum Sandéné Cod Fall Codou Bigué.
Bour Niani, qui aurait pu être Bour Saloum par sa lignée maternelle fut nommé Chef de Canton de Nguer-Birkelane situé entre Kahône et le Ndoucoumane, comme pour y vivre entre ses parents « le reste de son âge ». A ce grand canton de la Subdivision de Kaffrine, Cercle de Kaolack, il succédait à Alioune Samba Ndao et à Baydi Aly Kane. Sa technique administrative qui lui avait si bien réussi au Kalonkadougou ne varia pas. Le canton fut aussitôt divisé en six (6) régions :
- Mboss fut confié à son frère Babacar Nguénar Fall,
- Mabo à son neveu Mamour Yacine Fall,
- Kanka à Ndiapaly Ndiaye,
- Dara Diaké à Mandiémé Ndiaye,
- Keur Mbouki à Mamour Niane.
Dans ce nouveau canton, il continua à exercer ses activités agricoles qui lui valurent des merveilles à Birkelane, à Mboss et à Mabo.
Ayant eu l’idée des CAOMI avant la lettre, il prit la responsabilité auprès de l’administration judiciaire d’éduquer et de former comme ses propres enfants, jusqu’à leur majorité, des mineurs délinquants venant de la quasi-totalité des régions du Sénégal. Qui ne se souvient en particulier de Yoro Sow, que tous les enfants et neveux de Thiendella considéraient comme un frère et qui, le reste de sa vie durant, n’a jamais quitté la famille.
Thiendella créa les postes médicaux de Birkelane et de Mboss. Il posa les jalons de l’école de Birkelane en y plaçant son frère Mamadou Fall Thiendella Wathioum en qualité de premier enseignant. Il s’évertua ensuite à adoucir pour ses administrés l’effort de guerre imposé par l’administration coloniale sous le contrôle du chef de subdivision de Kaffrine le Commandant Jean Riou. Son caractère charitable et généreux lui valut une affection débordante de ses administrés et de ses parents.
Les rois Mbakhane Lat Dior Diop, Tanor Latsoucabé Fall, le Guélewar Mamour Diouka Sidy Mbodj, ainsi que ses cousins Macodou Fall, Momar et Latsoucabé Mbaba Fall, et tant d’autres princes choisirent de terminer leur existence auprès de lui. Il protégea ses soeurs et cousines Codou Fall, Sokhna Fall, Débo Fall, Fatou Boro Thiendiaté Bouyo Fall, Coumba Mbayar Fall, Yacine Ndoumbé Ndiombori, Ndieumbeute Fall, Coumba Faye, Seynabou Faye, Niambo Mbodj, Wack Diouka Mbodj, etc. Il favorisa la nomination de son frère Abdel Kader Fall, diplômé de l’Ecole des fils de chefs qu poste de chef de canton de Mékhé-Mbar.
Tous ceux qui bénéficièrent de son éducation firent leur bon chemin dans la vie. Ibou Mbodj, Momar Badiane, Ngor Thiombi Ndiaye, Kalis Niang, Momar Diarra Ndao ancien Bour Saloum honoraire, Mamadou Niambo Ndao, Ibrahima Sy, Matar Dramé, Mamadou Bâ et Koryandé Mbengue. Ses fils et ses neveux lui doivent d’avoir été banquier, gouverneur, préfet, commissaire de police, ambassadeur, techniciens et autres hommes d’affaires.
Mais, Thiendella n’aurait peut être pas pu réussir sa prestigieuse carrière, et déployer autant d’énergie dans les domaines administratif et socio-économique sans l’aide de ses compagnes, qui à ses côtés ont travaillé comme des orientales pour sa réussite. L’on peut dire que les dames Fatou Mbodj, Mame Moussou Diané, Awa Sarr, Ndaté Fall, Fatou Diouf Ngalandou, Coumba Fama, Magatte Cissé, Ndiaté Ballé Ndao, Yaye Ndao, Lobé Senghor, Fatou Ndiaye Deuriss et Gagnesiry Fall ont mérité de sa famille et de la nation.
Le caractère d’homme de bien de Thiendella Fall comportait une facette de piété. En bon musulman, il accordait aide et assistance aux « hommes de Dieu » et il fit son pélerinage à la Mecque en 1958.
A l’avènement de notre pays à la souveraineté internationale en 1960, lorsqu’il fallut mettre en oeuvre la réforme administrative, Thiendella, le Bour Sine Mahécor Diouf et le Bour Saloum Fodé Diouf en particulier, donnèrent à leurs pairs un ultime exemple de patriotisme et de dignité en acceptant la reconversion des jeunes chefs de canton en chefs d’arrondissement; les anciens comme eux devant prendre leur retraite du commandement, et être nommés Conseillers Coutumiers auprès des gouverneurs de région.
Bour Niani comprit très vite la situation et déclara pour sa part que, puisque c’était son neveu Thierno Birahim Ndao alors adjoint au dernier Commandant de Cercle du Sine-Saloum Monsieur Jean Riou qui lui annonçait la nouvelle, il considérait qu’il lui laissait le flambeau, et qu’il était temps pour lui d’aller observer la nouvelle administration à Ngatch son lieu de retraite, en les aidant de ses prières. A Ngatch, il mit son autorité morale de Conseiller Coutumier au service de la nation. Il fut élevé à divers niveaux de l’Ordre National du Lion jusqu’à celui de Grand Officier.
Bour Niani s’éteignit à Kaolack le 2 août 1977 entouré par sa famille éplorée. Le Sine, le Saloum, le Cayor, le Baol, le Oualo et le Djoloff comme il aimait à les citer, le conduisirent à sa dernière demeure à Ngatch. Le Sénégal venait de perdre l’un de ses fils les plus valeureux, les plus illustres. Son fils Tanor Thiendella Fall couvrit sa tombe d’un magnifique mausolée qui, jusqu’à la fin des temps, rappellera aux pèlerins pleins de compassion, la stature d’un homme exceptionnel.